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Pont Reynes
Pont du casino Amélie
Passerelle hennebique Amélie
pont du boulou
pont sant joan

Pont de Fer -  Reynès

         Bâti en 1895, alors que la ligne de chemin de fer Elne-Arles–sur-Tech est mise en service, ce pont avait un double emploi : d’abord faire passer les véhicules dans sa partie inférieure couverte et également permettre le passage du chemin de fer sur sa partie supérieure. Cela impliquait évidemment une réalisation solide afin de supporter des charges relativement lourdes, celles des trains de marchandises et des trains miniers notamment.

Alors que la plupart des ponts de cette ligne de chemin de fer sont des ponts à arc conçus en pierre de taille (du granit souvent) comme les ponts d'Amélie-les-Bains (1892) ou de Céret (1885), le pont de Reynès est dit « de type Eiffel » : l'ensemble de son tablier est réalisé en fer puddlé à la manière des réalisations du célèbre ingénieur Gustave Eiffel, « le génie du fer ».

D'une longueur totale de plus de 200 m, le pont est soutenu par une unique pile maçonnée située à la moitié de sa longueur. Le tablier est constitué par un agencement de poutres métalliques disposées horizontalement et en croisillons. Ces derniers assurent la bonne répartition des forces exercées par le passage des trains. L'ensemble est fixé par de très nombreux rivets et couvre-joints.


Après la réalisation des travaux de maçonnerie des piles et des culées, les pièces métalliques ont été préparées en usines puis transportées sur le chantier. Leur assemblage a été réalisé à l'aide de boulons provisoires, puis les pièces ont été fixées définitivement les unes aux autres avec des rivets. Techniquement, quatre manipulations étaient nécessaires ainsi que la présence d'au moins trois ouvriers pour cette dernière opération : un premier ouvrier, dit « le mousse Â» chauffait le rivet au rouge. Un deuxième, « le teneur de tas » l'introduisait dans le trou et le maintenait par la tête. Le troisième, le riveteur, frappait l'extrémité opposée pour former une autre tête. Enfin, on finissait d'aplatir la tête à coup de masse.

Ensuite ce mode d'assemblage, long et coûteux, laissera place la plupart du temps à l'assemblage par soudure en complément de vis et de boulons.

L'Info en plus

       Ce pont est devenu également un lieu de mémoire de l'histoire du XXe siècle : le 19 août 1944, alors que les occupants allemands reculent, une embuscade est tendue Ã  cet en droit à un convoi allemand à cet endroit par un groupe de résistants du Vallespir. C'est au cours de cette attaque que le capitaine français François Madern est tué.

Le nom du nouveau pont, bâti en 2005 à proximité immédiate du pont de fer, commémore la date de cet événement.

Pont du Casino - Amélie-les-Bains

       Ce pont en arc enjambe le Tech au niveau du Casino d'Amélie-les-Bains, reliant le centre-ville à l'extrémité du faubourg de la Petite Provence. Il fut réalisé en 1908 à la place d'un pont en pierre aux arches multiples, qui  avait été considérablement endommagé par une crue dévastatrice en 1907.


    Le pont du Casino est l'Å“uvre de l'architecte perpignanais Simon Boussiron (1873-1958). Diplômé de l'École des Arts et Métiers d'Aix-en-Provence, il travaille tout d'abord chez Eiffel Construction avant de fonder sa propre entreprise en 1899. Spécialisé dans l'utilisation du béton armé, il voit dans ce matériau relativement nouveau le moyen d'augmenter considérablement les portées et réalise pour l'Exposition Universelle, des planchers de portée exceptionnelle pour l'époque (entre 15 et 20 m).

Sa première réalisation en béton armé dans le domaine génie civil est le pont sur la Basse à Perpignan (rue Georges Courteline), ouvrage d'une portée de 15m. Après plusieurs réalisations entre 1900 et 1904 dont trois ponts de chemin de fer dans l'Est, Boussiron dépose un brevet pour " l'articulation des arcs en béton ou en maçonnerie ". Le système proposé introduit dans les ouvrages, des articulations en trois points au lieu de deux : elles sont situées Ã  la clef et à proximité de chaque culée, permettant d'éviter les affaissements des structures en béton avec le temps. Gagnant en notoriété, en 1909, l'entreprise Boussiron se voit confier la réalisation du Pont d'Amélie d'une portée de 40m.

      L'amélioration des portées grâce                            a  permis la création d’un pont en arc affranchi de pile ou d'arc intermédiaire : aucun élément du pont n'est donc soumis au courant du fleuve. En outre, l'utilisation du béton dans la construction permet un allégement important des structures : des piliers de béton verticaux assurent le soutien du tablier depuis l'arc. Ainsi en cas de crue importante, l'eau peut passer entre l'arc et le chaussé, ce qui assure une meilleure résistance du pont.

L'Info en plus

      Lors de la crue dévastatrice de 1940 (l'Aiguat) qui emporta de très nombreux ponts et édifices dont une grande partie du casino d'Amélie, la partie du pont construite par Boussiron résista.
La ville fut cependant coupée en deux, puisque du côté de la Petite Provence, la partie qui prolongeait le pont de Boussiron jusqu'au quai fut quant à elle emportée. Ã€ cet endroit, un filin fut installé entre les deux rives afin de faire passer des vivres d'une rive à l'autre.

Passerelle Hennebique - Amélie-les-Bains

cliché Azema Simon 2015

    Ce pont piétonnier a  Ã©té conçu pour enjamber le Tech et accéder, depuis le centre-ville d'Amélie-les-Bains, à la Gare qui était installée alors à l'extrémité du faubourg de la Petite Provence, à l'emplacement actuel de la piscine municipale.  Il s’agissait d’une commande de M. Vidal et J.-P. Fourquin, architectes de la commune d'Amélie, effectuée  en 1926 auprès des concessionnaires du                                                        basés à Perpignan.

Pont en arc supérieur, dit aussi pont de type String-Bow (littéralement corde et arc), il traversait le Tech sans arche ni  pile intermédiaire sur une portée de 22 mètres. Large de 2.5 mètres et  destiné uniquement au passage des piétons, il était conçu pour supporter une charge de 500 kg/m² et une projection verticale de 150 kg/m² ,  correspondant à la force exercée par le vent, ou éventuellement à une montée des eaux.

 

         Le système d'arc et de suspente réduit considérablement les efforts subis par le tablier.  Ce dernier en effet,   quand il supporte un poids, est soumis à une flexion qui a  pour effet de tendre les suspentes. Celles-ci reportent cette tension sur les arcs qui la répartissent latéralement. L’extrémité des arcs tendus étant reliée au tablier, celui-ci est alors également soumis à un effort de traction contraire à la flexion.

L'Info en plus

Ce type de pont est caractérisé par un tablier pris entre deux arcs supérieurs, qui est constitué de hourdis (plancher de béton armé) et de tirants (renforts horizontaux), exerçant des efforts de traction. Une série de dix suspentes reliait les arcs au tablier. Ã€ leur sommet, les deux arcs étaient liés par des contreventements assurant la stabilité de l'ouvrage.
Cette passerelle fut emportée par la crue de 1940. Pour la remplacer, un pont  fut érigé au même emplacement en 1961, mais il était très étroit et  ne permettait que le passage des véhicules légers   en sens unique. Il fallut attendre 1981 pour que le pont actuel, de 10 mètres de large cette fois, soit réalisé.

Ancien pont suspendu - Le Boulou

       Franchir le Tech au Boulou fut un enjeu extrêmement important au fil des siècles : il s’agissait de permettre un accès au Vallespir, mais  aussi et surtout à l'Espagne..
En 1835, un premier projet d'importance voit le jour : il s'agit d'un pont suspendu,  type de construction  qu’on pratiqua en Europe dès 1741. Les suspensions étaient alors assurées par des chaînes. À partir de 1821, ce seront des câbles qui assureront cette fonction.
Au Boulou, les travaux débutent en 1846. Les maçonneries des culées sont bâties en granit tandis que le tablier suspendu par des câbles de fer est constitué de madriers de chêne et de longerons de peupliers.
Après l’inauguration en 1850, la circulation sur le pont est rapidement arrêtée à cause des fragilités de la structure et en 1894 la décision est prise de remanier complètement l'ensemble du tablier pour assurer sa solidité. Les parties en bois sont alors remplacées par des poutres en fer.


 

 

        Ce pont résista à la crue de 1940, mais l’augmentation de la circulation des véhicules était incompatible avec l'étroitesse du pont. En 1959, un rapport d'ingénierie des Ponts et Chaussées aboutit à la suppression et au remplacement du pont par un ouvrage                                           , une technique mise au point en 1928, mais plus largement diffusée à partir des années 1950-1960. La construction d’un nouveau pont suspendu ne se justifiait pas au vu de la faible portée que présentait l'ouvrage. Seul l'emplacement  et les accès furent conservés et on n'eut pas besoin de refaire la route menant à l'établissement thermal du Boulou.
La Société des Grand Travaux de Marseille réalisa donc un nouveau pont en 1962. Long de 121m et large de 12.5m de , dont 8m de chaussée,  son tablier est composé de cinq grosses poutres de béton précontraint recouvertes d'un hourdis de béton.

 

Ce pont a été baptisé Pont Lluís Companys en juillet 2014 du nom du président de la Generalitat de Catalogne de 1934 à sa mort lorsqu’alors en exil en France depuis la Guerre civile espagnole, il fut remis par la Gestapo au régime franquiste qui l’exécuta à Montjuic (Barcelone).

Les deux ponts de Sant Joan de les Abadesses

       Deux ponts se faisant face et franchissant le Ter à Sant Joan de les Abadesses revêtent un intérêt architectural particulier : tout d’abord par la multiplicité des matériaux employés dans  leur construction, ensuite par la différence des discours architecturaux qu’ils présentent. 
 

 

         Le Pont Nou,  construit en 1920, est composé d’une succession de 12 arches plein cintre d’environ 6 m et dont les piles sont constituées de pierre de taille polychrome (granit gris pour le chaînage d’angle et pierre rose pour le reste des maçonnerie). Cet aqueduc traverse une zone de jardins et de terrains arables à proximité immédiate des rives du Tech. La partie gauche fut détruite en février 1933 par les forces républicaines en retraite. Elle sera rebâtie en 1941 sous la forme d’un pont ressemblant en bien des points au pont du Casino d’Amélie-les-Bains : il s’agit d’un pont en arche bâti en béton armé, doté d’une série de piles qui soutiennent le tablier. Ce dernier repose sur l’arc avec une portée de 40 m environ et présente une courbure très importante dans la mesure où ses culées sont implantées au niveau du lit de la rivière et non du talus.

      Parallèlement à cet ouvrage, un pont arbore les formes d’un ouvrage médiéval, de style gothique. On sait qu’un pont fut édifié à cet endroit entre 1128 et 1138. Modifié au cours du XIVe siècle, il résista au tremblement de terre de 1428 qui endommagea de très nombreux édifices dans les vallées du Tech et du Ter.  Il resta en place jusqu’en février 1939 où il connut un destin similaire au « pont nou Â» : l’arche centrale fut  dynamitée. Il fallut attendre 1976 pour que le pont gothique soit reconstruit.

Bien que l’ouvrage que l’on voit aujourd’hui date de la seconde moitié du XXe siècle, il n’est pas une démonstration de modernité contrairement à la plupart des autres ponts de cette époque.

Par son architecture, ses  bâtisseurs ont  voulu donner un vision historiciste en écho avec  l’origine médiévale de la ville  comme en témoignent le Monastère et le Palais de l’abbesse. L’ouvrage n’est pas une construction pratique dont la fonction est de pouvoir permettre le franchissement de la rivière  mais un édifice symbolisant l’ancienneté de la ville.

© 2015 by Pays d'Art et d'Histoire Transfrontalier - Vallées Catalanes du Tech et du Ter & S. Azema

 

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