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Les Colonies Industrielles de la vallées du Ter

      Les demeures des riches industriels ne sont pas les seuls témoins architecturaux de l'habitat issu de l'industrialisation. De grands ensembles architecturaux, appelés COLONIES, construits à la fin du XIXe siècle et durant la première moitié du siècle suivant, sont très représentatifs des évolutions sociales, architecturales et techniques de cette période.

      La présence de l'industrie hydroélectrique fit de la vallée du Ter, et plus largement de l'ensemble du Ripolles,  une des zones les plus industrialisées du Principat de Gérone entre la seconde moitié du XIXe et la première moitié du XXe siècle. Ainsi, des ensembles de constructions fournissant tous les services nécessaires à la vie d'une communauté, du travail à l'habitat en passant par les loisirs, vont Ãªtre implantés le long de la rivière dont on tire l'eau et de l'énergie fournie par le courant. Ils sont le plus souvent placés à l'écart des villes, aux abords des routes principales.

 

 

      Les colonies sont constituées en général de l'usine, les habitations des ouvriers, du logement du directeur, d’une église et d’une école. S'ajoutent parfois à cela des lieux de sociabilité comme des cafés, théâtres ou des infrastructures sportives. Progressivement, les colonies prennent la forme de véritables petites villes.
      L'exploitation de ces systèmes assure un fonctionnement continu de l'industrie, mais aussi un certain contrôle sur les ouvriers (impossibilité de changer de métier, dépendance au système de la colonie) : la vie professionnelle demeure indissociable de la vie privée. Par la même, les colonies impliquent l'idée de paternalisme et de féodalité industriels , car le propriétaire, comme un seigneur féodal, apporte travail et protection civile en même temps qu’il s’assure le contrôle politique. Dans ce cadre de ces ensembles, où l'éducation religieuse et l'éducation morale étaient considérées comme des instruments-phares de la cohésion sociale, l'église a joué également un rôle important.

 

      Le concept même de colonie va avoir une influence directe sur l'architecture et l'organisation interne de ces ensembles. Tandis que les architectes sont plus implantés dans les grandes villes et les projets de plus grande envergure, ce sont des maîtres d'Å“uvre et des ingénieurs industriels qui vont assurer le côté théorique et pratique de la construction des édifices industriels ou non.
Ces derniers vont être le fruit des progrès techniques en matière de matériaux nouveaux et de formes architecturales des plus modernes pour l'époque. L'inclusion des structures métalliques, du verre, de la céramique et surtout du béton armé, qui se généralise dans les grandes constructions industrielles au début du XXe siècle, vont marquer ces constructions. Comme elles sont destinées à abriter notamment des machines de grande envergure, leurs éléments porteurs doivent prendre le moins de place possible et vont donc être souvent constitués par des colonnes métalliques (en fonte de fer en général). Les visées hygiénistes et pratiques vont également caractériser ces constructions par la symétrie des volumes et le nombre très important d'ouvertures.

      Dans les années 60-70, les colonies ferment, phénomène concomitant avec la démocratisation des automobiles  qui rend les déplacements plus faciles. Les colonies se vident progressivement et leurs habitants vont vivre dans les villages alentours.
Elles vont alors se réduire à la fabrique uniquement et les autres infrastructures vont disparaître peu à peu. Après la crise du textile, les colonies vont être lentement abandonnées et certaines nefs de fabriques seront subdivisées et utilisées pour d'autres activités.

 

 

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La colonie Estebanell
La colonie de Llaudet
La colonie Espona

Construite vers 1870, entre les villages de Sant Pau de Seguries et Camprodon, cette colonie est constituée de trois blocs d'habitations pour les ouvriers, d'une école, d'une église située au milieu d'un bloc d'habitats, d’un économat et d’une centrale Ã©lectrique qui fournit l'énergie nécessaire à toute la colonie. Son développement s’est réalisé progressivement et ses dernières modifications architecturales datent de 1957.

Cette colonie a été implantée en 1901sur la commune de Sant-Joan-de-les-Abadesses. Les parties dédiées au logement ouvrier, conçues par l'architecte Guillermùo Aris, datent de 1949-1952. On y trouve, en plus des habitations, de l'usine et de l'église, des équipements sportifs, un théâtre, une coopérative et un bar. 

 

Incluse directement dans Sant-Joan, cette colonie date aussi de la fin du XIXe siècle. Elle fut fondée en 1861et était destinée à la filature. Le bâtiment principal est constitué de trois étages réservés aux logements des ouvriers datant des années 1940-1950 et il est flanqué de quatre tours quadrangulaires. Au bout de l’une d’elles, une maison de directeur a été construite entre 1961 et 1964 par l’architecte R. Duran i Reinals. La colonie sera largement étendue avec la construction d’un autre local entre 1962 et 1965.

Construits dans un style néo-populaire  exploitant les matériaux locaux (pierre de rivière et bois de pin), les bâtiments forment un U orienté au sud. 

 

© 2015 by Pays d'Art et d'Histoire Transfrontalier - Vallées Catalanes du Tech et du Ter & S. Azema

 

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